Bilan du mois d’Avril

Mois plein de pluie, de jours de soleil et de gelée, d’attente et d’hésitation.

Le 1er Avril

Le mois d’avril a commencé avec des inondations à Montbard. A cause des pluies abondantes, La Brenne est sortie soudainement de son lit. Elle est partie à l’assaut du pont du XVème siècle, des maisons, des caves, des rues et des commerces qui la bordent. J’ai pris les photos ci-dessous le 2 avril, quand la décrue avait déjà commencé. L’impression d’une Venise lugubre.

Le 3 avril

A mon grand soulagement, j’ai pu retourner à Dijon pour me faire couper les cheveux. Cela faisait des mois que je n’avais pas les moyens de payer ma coiffeuse et mes cheveux étaient devenus beaucoup trop longs — & je ne savais pas quoi en faire — ils me gênaient malgré le nombre de barrettes que j’y mettait. J’avais perdu mon identité, ce n’était plus moi.

J’ai enfin pu retrouver ma tête.

Durant le trajet en train, j’ai vu la Brenne qui ne voulait pas retourner dans son lit, les champs inondés, et les vaches coincées sur des îlots d’herbe comme des naufragées.

Le 4 avril

Rendez-vous professionnel à Genay avec mon ami Yves Robic, pour discuter de son compte Instagram. Il m’a ensuite invité à dîner dans un restaurant à Semur.

Semur-en-Auxois est définitivement une des villes les plus adorable du monde, même la nuit.

Le 12 avril

J’ai dû retourner à Dijon pour un rendez-vous. Au Jardin de l’Arquebuse, il y avait des pâquerettes, de la glycine & un ciel bleu. C’est la période de l’année où l’on croise ceux encore habillés en hiver avec doudoune, pull et bottines et ceux, plus optimistes, qui portent des robes et des sandales. Je faisais partie de la seconde catégorie. Je me suis allongée au milieu des pâquerettes devant le Museum d’Histoire Naturelle en attendant mon train.

Le 13 avril

France Culture a fait une vidéo sur l’esperluette. En tant que fan de l’esperluette, j’ai sauté de joie. On ne parlera jamais assez de l’esperluette.

Le 14 avril

Il a fait soudain — & très temporairement — très chaud. J’ai rempli ma mini piscine pour me tremper.

Mes Cœurs de Marie et les lilas étaient en fleur.

Et je me suis demandé : que pensent ceux qui détruisent la planète en voyant un lilas en fleur ? « C’est joli, dommage qu’il n’y en ai bientôt plus à cause de moi» ? Ou sont-ils insensibles à la beauté ?  

Je pense qu’ils sont insensibles à la beauté. Ils sont insensibles tout court. Ce sont des psychopathes. Nulle émotion ne les habitent.

Ono & Ono

Le 27 avril j’ai lu le texte sur Yoko Ono par Camille Viéville, sobrement intitulé Ono et publié par les éditions Les Pérégrines.

Texte écrit par une passionnée (elle se décrit elle même comme une « Academic fan ») qui m’a permis de comprendre la complexité de l’oeuvre de Yoko : le cri, l’intime et le politique, le ciel et les nuages, l’imaginaire et son pouvoir.

Deux extraits :
« Avec Museum of Modern (F)art, Ono brouille une nouvelle fois la frontière entre le réel et la fiction, dans une célébration jouissive de la puissance de l’imagination. »


« Ono fait du ciel le symbole de la liberté et de l’imagination, au-delà des limites de l’art, de l’artiste et de son ego. »

Photo de l'ouvrage Ono par Camille Viéville, posé sur une vieille couverture — chats étalés à l'arrière plan.
Photo de l’ouvrage Ono par Camille Viéville, posé sur une vieille couverture — chats étalés à l’arrière plan.

Et deux jours plus tard, le compte Instagram de Yoko Ono publiait un extrait de 100 Acorns qui m’a particulièrement troublé : Son instruction est d’imaginer 2 milliards d’univers, puis de visualiser ce que nous ferions sur toutes ces planètes.

Soit exactement ce que j’ai fait avec 1979 — enfin, pas sur 2 milliards d’univers — un seul et c’était déjà beaucoup. J’ai suivi sans le savoir une des instruction de Yoko.

Yoko est toujours une source inépuisable d’inspiration et de réconfort. Elle est notre phare dans la nuit.

Capture écran du Post de Yoko Ono — EARTH PIECE VIII Imagine two billion universes. Visualize yourself on a planet in each universe. Imagine what all of you are doing and thinking at this moment in time on the different planets. From 100 Acorns, 1996.
Capture écran du Post de Yoko Ono — EARTH PIECE VIII Imagine two billion universes. Visualize yourself on a planet in each universe. Imagine what all of you are doing and thinking at this moment in time on the different planets. From 100 Acorns, 1996.

Bilan séries

The Mentalist
J’ai longtemps hésité à regardé cette série pourtant culte. Elle avait tout pour me déplaire : je n’aime pas les cadavres, je n’aime pas avoir peur, je n’aime pas le suspens, je n’aime pas les Serial Killer, je n’aime pas la vengeance.

Mais je l’ai commencé et je n’ai pas pu lâcher ses 7 saisons.

Pour ses personnages : Patrick Jane avec sa franchise désarmante (comme j’aimerais pouvoir dire la vérité aux gens comme il le fait!), ses « méééé » d’excuse et de perplexité, sa désinvolture et sa vieille DS Citroën. Et Teresa Lisbon avec son air timide qui surgit par moments — quand elle est prise la main dans le pot de confiture — cassant la couche de glace de son professionnalisme froid.

Pour ses mises en scènes abracadabrantes organisées par Patrick Jane afin de démasquer le coupable (la meilleure étant celle avec la fanfare dans la S6). Les scénaristes de cette série sont à la fois très malins, plein d’imagination et plein d’humour.

Parce que les méchants sont toujours punis et la justice est rendue. Les personnages rendent ce monde un peu plus juste à chaque épisode.

Il y a bien quelques incohérences par ci par là, mais quelle série n’en a pas ?

Bande annonce officielle de la S1 de The Mentalist

Fallout
Autre série qui avait tout pour me faire fuir : violence, gore, post-apocalyptique, etc. Mais son esthétique 50’s a attisé ma curiosité. J’ai passé en accéléré les scènes de combat qui m’ennuient et les scènes gore qui m’horrifient pour voir où les scénaristes voulaient en venir.

Et finalement, j’ai bien fait. Sous couvert d’une quête emplie d’aventures, de monstres divers et d’abris mystérieux, cette série est une violente critique du capitalisme ultra libéral.

Autre bon point : les différences culturelles et les malentendus entre les personnages venant de différentes communautés, particulièrement la jeune Lucy, trop polie dans un monde trop brutal.

J’y vois une métaphore de ceux qui sont du côté de la civilisation & de la solidarité confrontés à l’égoïsme des brutes archaïques qui gouvernent le monde (& du patriarcat en général).

Bande annonce officielle de la série Fallout

Publié par Clemence

Social Media Manager, Iconographe et romancière

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