Bilan du mois de mai

Je voulais faire mon bilan hier, mais après le résultat des élections européennes et la dissolution venue de l’espace, j’étais trop déprimée.

Mes voisins sont des fachos et ça me donne envie de déménager :

Source : Le Monde

Aujourd’hui, ça va mieux grâce au Front Populaire. Je peux à nouveau croire à une France qui ne deviendrait pas fasciste en juillet.

Front Populaire en lettre blanc cassé sur fond rouge

Pour revenir au mois de mai, il ne fut pas très gai. « Fait ce qu’il te plaît », selon le dicton. Ben, en fait non. Beaucoup de déceptions et d’angoisses diverses. Je parlerais de l’une d’entre elle à la fin de cet article.

Beaucoup de pluie et pas de réponse à mes emails (comme s’ils étaient tombés dans un vortex). 

Image symbolique d'un vortex : spirale orange avec un trait de bleu.
Vortex orange — Photo de alejandro penner sur Pexels.com

Idem pour mon roman 1979 : j’ai envoyé mon manuscrit traduit (maladroitement) en anglais aux ayants droit pour obtenir leur approbation — mais 0 nouvelles. Ce vortex est très grand.

Mais je ne me suis pas laissée abattre, je me suis créé un compte Instagram Clémence d’Harville dédiée à mes activités d’écriture.

Sinon, voici les micro événements de ce mois de mai pluvieux :

Le 2 mai

J’ai fait 5mn de méditation avec Jessica (j’adore sa voix apaisante) sur Fitness+ pour retrouver mon cerveau. C’était une méditation où il fallait éviter de penser à un chat. Or, avec la quantité de chats dans mon lit, c’était impossible. 

Le 6 mai

J’ai décidé de participer au No Mow May : l’idée, lancée par les anglais de Plantlife, c’est de ne pas tondre au mois de mai pour laisser les fleurs pousser afin d’être biodiversité-friendly & nourrir les abeilles.

Au début, c’était ça :

A la fin c’était ça (le chat donne l’échelle) :

Les fleurs étaient plus hautes que moi. J’ai pu aussi constater que la qualité de mon sol s’est améliorée depuis mon arrivée en juillet 2018, où ce coin de jardin n’était peuplé que d’un foin informe.

Et je suis bien partie pour faire un Let it Bloom June… (la suite logique).

Pour une fois qu’un engagement écologique consiste à ne rien faire, nous aurions tort de nous en priver.

Le 10 mai

Comme tous les ans, mon jardin m’a offert de belles pivoines roses fuchsia.

Le 13 MAI

J’ai fait un tour à Dijon un jour où il ne pleuvait pas (par chance) et j’ai encore pris en photo des échauguettes — parce que j’aime les échauguettes autant que les esperluettes (tous les goûts sont dans la nature, les miens ne sont pas les plus pervers).

Le 15 mai

L’Estate John Lennon a sorti un mini-documentaire sur la création et l’enregistrement de Mind Games. John Lennon élabore une version de la chanson en février 1970 à Tittenhurst. Il l’avait déjà explorée quand les Beatles préparaient Let it Be. Il ne la terminera qu’en 1973. Mais ce qui intéressant, c’est ce qu’il dit aux musiciens au moment de l’enregistrement : ses couplets sont inégaux (8 dans le premier, 6 dans les autres) « Sans autre raison que ma propre folie ». Ce n’est pas de l’arrogance. Un authentique créateur ne suit pas les règles.

Le 18 mai

Terminé la relecture de La nuit des rois et commencé la relecture de Comme il vous plaira de Shakespeare. Comme j’aime ces pièces ! Ces histoires de femmes qui tombent amoureuses d’une autre femme déguisée en homme me ravissent, l’inversion des rôles, les déclarations d’amour, ces mondes féériques qui ne ressemblent à rien qui existe (l’Illyrie comme la Forêt des Ardennes ou d’Arden). Un authentique créateur invente son propre univers. Mais les fins sont décevantes : tout le monde se marie et hop c’est fini.

Couvertures de La Nuit des Rois et de Comme il vous plaira posés sur une table bleu gris.

Le 25 mai

Le cerisier que j’ai planté il y a trois ans a fait ses premières cerises.

Petit cerisier sous les rayons du soleil, devant un grand chêne, au milieu des herbes hautes. Quelques cerises rouges.
Jeune cerisier tendre faisant ses premières cerises sous un soleil inopiné.

En vrac

J’ai aussi fait ma déclaration d’impôts. J’ai lu mes vieux journaux intimes des années 2012 à 2015 qui m’ont bien déprimée. A l’époque, j’avais des fourmillements dans les membres, des vertiges, je faisais de la tachycardie. Les médecins me disaient que je fabriquais trop d’adrénaline mais aucun ne proposait de solution. Elle était pourtant simple : me prescrire des anxiolytiques — j’étais ultra angoissée mais aucun n’a eu l’intelligence de le voir. Je retranscrivais aussi sur mon journal de nombreuses citations mais aussi beaucoup de réflexions pertinentes que j’avais oubliées. Période stimulante intellectuellement & atroce financièrement. Désormais mes journaux sont plats, vides & sinistres — j’écris et je lis moins — mon cerveau s’est atrophié.

Bilan série

Dark Matter
J’ai commencé à regarder Dark Matter sur Apple + parce que ça parle de multivers. Mais c’est vraiment bof. Le personnage principal est prof de physique mais il met un temps fou à comprendre qu’il est dans un univers parallèle. Moi j’aurais compris tout de suite. C’est long, sombre, très bavard, assez violent gratuitement. Pas sûre de regarder la saison complète.

Mais ce n’était pas le pire.

J’ai voulu voir The Handmaid’s Tale.

Et j’aurais pas dû.

J’ai mis si longtemps à regarder cette série parce que je craignais sa violence, que, pour moi qui suis trop sensible, ce soit insupportable à regarder. Je ne m’étais pas trompée.

J’ai vu les 5 saisons d’affilée et j’en ai fait des cauchemars la nuit. Je rêvais que j’étais prisonnière à Gilead. Ce qui est terrifiant c’est que cet univers paraît plausible, qu’il rappelle tous les endroits du monde où les femmes sont piétinées, qu’il est l’incarnation de la phrase de Beauvoir : « Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante.” 

Je déconseille cette série aux âmes sensibles.

J’ai voulu arrêter la série à plusieurs reprises mais elle est suffisamment bien faite pour qu’on ait absolument besoin de savoir ce qui va arriver à June Osborne. Et on y croise quelques personnages intéressant, comme cet « architecte de Gilead », le commandant Joseph Lawrence (admirablement joué par Bradley Whitford), à la fois cynique et généreux, intelligent mais piégé par son propre plan: il a voulu utiliser les bigots pour « sauver le monde » et ça s’est retourné contre lui. Une leçon pour tous les apprentis sorciers.

Ce qui explique que j’ai passé un mois de mai angoissée : outre mes angoisses habituelles et attendues, je me suis retrouvée prisonnière de Gilead une bonne partie de mes journées et de mes nuits.

Publié par Clemence

Social Media Manager, Iconographe et romancière

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